Ronfler pourrait provoquer un déclin cérébral précoce

Charlotte Cavenaile (LE SOIR)

Avec AFP 20 avril 2015,

Les troubles du sommeil seraient néfastes pour le cerveau, selon les résultats d’une étude américaine. Une étude américaine publiée jeudi dernier certifie que les gens sujets aux ronflements ou troubles respiratoires du sommeil, pourraient développer une déficience cognitive comme la maladie d'Alzheimer à un âge plus précoce que les personnes du même âge non ronfleurs.

Un Belge sur deux serait atteint de ronflements L'Académie américaine de neurologie a suivi, dans le cadre de cette étude, près de 2500 personnes âgées de 55 à 70 ans et les participants à La Cohorte ADNI (Initiative neuro-imagerie de la maladie d'Alzheimer). Une partie d'entre elles avait des capacités cognitives normales, d'autres souffraient de déficiences cognitives et une dernière partie du groupe avait la maladie d'Alzheimer.

Les chercheurs étaient intéressés par les habitudes de sommeil de ces volontaires qui ont été suivis tous les six mois durant les deux à trois ans de l'étude pour détecter tout comportement nocturne inhabituel Leurs conclusions furent publiées dans la revue Neurology du 15 avril 2015. Elles indiquent que les ronfleurs chroniques et les personnes souffrant du syndrome d'apnée du sommeil présenteraient des troubles de la mémoire et une défaillance quant à leurs compétences cognitives en moyenne 12 ans plus tôt que les autres.

Les troubles apparaîtraient ainsi à l'age de 77 ANS en moyenne chez les ronfleurs contre 90 ans pour les autres (non ronfleurs). Les chercheurs ont pu remarquer des résultats similaires pour la maladie d'Alzheimer, qui aurait des liens importants avec les troubles respiratoires nocturnes causés par l'apnée du sommeil. Ils restent néanmoins prudents, n'incluant pas tous les ronfleurs.

Le syndrome d'apnée obstructive du sommeil est causé par un relâchement des muscles et de la gorge qui entraine des arrêts intermittents de la respiration de 20 secondes à 2-3 minutes au maximum durant le sommeil. L'air y passe, plus difficilement, ce qui entraine des ronflements. Un problème lié au manque d'oxygène pendant la nuit Selon les scientifiques, les courtes périodes de pauses respiratoires pourraient en effet priver les neurones cérébraux d'oxygène, et la maladie d'Alzheimer est liée à un flux sanguin anormal ou ralenti causé par des niveaux d'hypertension artérielle et de cholestérol élevés.

Des troubles que les chercheurs évaluent comme néfastes pour le cerveau, et que les médecins devraient prendre en compte. L'étude indique que lorsqu'un traitement est suivi, ce risque est annulé. Mais le port de masque de ventilation, notamment qui permet d'éviter les apnées du sommeil, est souvent abandonné, car il est bruyant et inconfortable , ou «parce que les gens n’en voient pas l'intérêt», soulignent les auteurs de cette étude. un jugement qui mérite d'être reconsidéré rapidement, car 20% à 30% des belges souffrent de ronflement, et ainsi plus d'un belge sur deux serait atteint de cette pathologie après 60 ans. http://www.lesoir.be/855307/article/victoire/air-du-temps/2015-04-20/ronfler-pourrait-provoquer-un-declin-cerebral-precoce