À un degré élevé, l’apnée du sommeil peut avoir des répercussions graves sur la santé et la qualité de vie. Elle touche 3 % de la population française, soit 1,6 million de personnes dont les nuits sont morcelées et privées d’oxygène.
L’apnée du sommeil, maladie ou un syndrome ?
« Si l’on prend la définition de l’OMS, c’est une maladie. Elle impacte la qualité de vie. Elle va gêner le sujet dans sa vie professionnelle et sociale. De nombreuses études épidémiologiques montrent aussi que l’apnée du sommeil augmente le risque de maladies cardiovasculaires. Plus le nombre d’apnées augmente, plus il y a de risque cardiovasculaire sur le long terme. »
L’apnée du sommeil est un trouble qui se manifeste pendant le sommeil par des arrêts involontaires de la respiration. Elle peut entraîner de graves complications à long terme augmentant le risque de mortalité.
Définition : qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
Aussi appelée « syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil (SAOS) », l’apnée du sommeil est une trouble respiratoire nocturne. Elle se caractérise par l’apparition de pauses respiratoires d’au moins 10 secondes qui peut se répétant parfois plus de 100 fois par nuit. Ce dysfonctionnement respiratoire est causé par l’obstruction des voies respiratoires à l’arrière de la gorge. L’apnée du sommeil a été décrite pour la première fois en 1972 par le professeur de français Christian Guilleminault.
Quels sont les symptômes de l’apnée du sommeil ?
Une fatigue anormale au réveil après une nuit de sommeil et maux de tête au lever.
UNE somnolence anormale et fréquente pendant la journée après les repas, devant la télévision, au cinéma, en lisant, en réunion ou même en conduisant.
Des troubles du comportement peuvent être observés : irritabilité, difficultés de concentration, pertes de mémoire, manque d’énergie et dépression.
Diminution du désir et dysfonction érectile peut être observé.
Une diminution de l’oxygénation du sang. Cette diminution de l’oxygénation a de graves répercussions sur la santé en favorisant l’apparition d’hypertension artérielle, d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral.
UN ronflement très souvent permanent. Elle débute au début du sommeil et est interrompue par des pauses respiratoires, souvent décrites par le conjoint. La reprise de la respiration est bruyante et s’accompagne de mouvements corporels.
De la sueur nocturne et des épisodes de somnambulisme dans environ 10% des cas.
Quelles sont les causes de l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil est causée par obstruction des voies respiratoires supérieures dont les causes peuvent être multiples : Dilatation du pharynx, obstruction des voies nasales, augmentation de la taille des amygdales, de la langue ou de la luette.
Elle est souvent accentuée en se couchant sur le dos qui entraîne la langue au fond de la gorge. hérédité serait aussi un facteur de risque.
Quels sont les dangers et les conséquences de l’apnée du sommeil ?
Le manque de sommeil réparateur provoque un état de fatigue anormale. Elle se manifeste par une somnolence fréquente dans la journée, notamment au volant. le risque d’accident de la route serait ainsi multiplié par 6 chez les personnes sujettes à l’apnée du sommeil. “L’apnée du sommeil peut entraîner de graves complications à long terme (hypertension, accident vasculaire cérébral, diabète, surpoids) augmentant le risque de mortalité cardiovasculaire. C’est un vrai problème de santé publique malheureusement actuellement sous-diagnostiqué ». On estime en effet que près de 80% des personnes souffrant d’apnée du sommeil ne sont pas diagnostiquées. Ce serait donc plus de 20% de la population qui serait touchée par ces troubles et non plus seulement 5 à 10%.
« Le diagnostic est posé en deux étapes dont le premier essentiel est le questionnaire lui permettent d’évaluer les probabilités d’apnée du sommeil, et en cas de forte probabilité, deux types d’examens sont alors proposés au patient. Ces examens sont :
>> Une polygraphie ventilatoire : un examen médical ambulatoire qui enregistre le rythme respiratoire, les ronflements et les mouvements du corps pendant le sommeil à l’aide d’un petit appareil portable appelé polygraphe ambulatoire.
>> Une polysomnographie : un examen qui enregistre également la fréquence cardiaque, l’électroencéphalogramme (activité cérébrale) et l’électromyogramme (activité musculaire) et la température corporelle.
Quels sont les traitements de l’apnée du sommeil ?
Avant de commencer le traitement, il est essentiel d’éliminer les facteurs qui peuvent causer ou aggraver l’apnée du sommeil. En cas de surpoids ou d’obésité, perdre du poids est une mesure essentielle qui doit être prise dès que le syndrome d’apnée du sommeil est diagnostiqué. La relation entre le surpoids et la prise de poids est en effet importante. Près d’une personne obèse sur deux souffre d’un trouble du sommeil.
Évitez la consommation de substances qui aggravent le ronflement : alcool, tabac, sédatifs ou tranquillisants.
dormir sur le côté et non plus sur le dos, peut parfois réduire la fréquence des apnées du sommeil et améliorer le sommeil.
A quoi sert un appareil pour l’apnée du sommeil ?
De nombreuses personnes atteintes du syndrome d’apnée du sommeil se voient proposer un dispositif permettant la Pression positive continue (CPAP). Malheureusement, presque 30% des patients n’acceptent pas ce traitement et un pourcentage important de ceux qui l’utilisent ne le branchent pas toute la nuit. De ce fait, ils ne bénéficient pas du nombre d’heures minimum requis pour que le traitement soit efficace. Le succès du traitement CPAP repose sur une une éducation thérapeutique rigoureuse afin que lui et sa famille, notamment son conjoint, acceptent cette appareil contraignant. Le médecin prescripteur et le prestataire qui installe le dispositif doivent fournir un certain nombre d’informations indispensables au bon déroulement de ce traitement. Cette étape permet de se familiariser et de mieux accepter l’appareil.
Attention tout de même à consulter un médecin ORL si l’apnée est sévère, si le ronflement ou les apnées sont trop intenses et deviennent vraiment problématiques pour le ronchopathe.
En cas de ronflement simple ou d’apnée du sommeil modérée à moyenne, le palais mou peut être traité au laser CO2, en une simple séance de 15 minutes, indolore, sous anesthésie locale, comme une simple consultation dentaire. La petite opération consiste à réaliser une petite tranchée médiane au milieu de la luette, sans conséquence pour parler ou pour avaler ensuite; Vous pouvez retourner au travail ou rentrer chez vous sans problème en quelques heures. Cinq heures plus tard, il y aura une petite douleur d'angine traitée avec des antalgiques pour les jours suivants.
Une autre solution consiste à placer une sorte de prothèse dentaire appelée orthèse d'avancement mandibulaire, pour faire avancer la langue et également réduire le ronflement et l'apnée.
Dans les formes sévères d'apnée du sommeil, le traitement par ventilation spontanée (masque respiratoire qui favorise l'entrée d'air dans la bouche) est plus utile pour protéger des apnées du sommeil.