Le ronflement affecte le repos de la personne qui ronfle, mais aussi son partenaire de lit. Sept Français sur dix voient ainsi leur sommeil gêné par le ronflement. Pour votre santé et celle de votre couple, sachez qu'il est possible d'y remédier.
À quoi est dû le ronflement ?
Le fautif est votre pharynx. Les vibrations anormales qui se produisent à son niveau au moment de l'inspiration de l'air provoquent en effet un bruit rocailleux, plus ou moins important. Votre partenaire ne manquera pas de vous dire qu'il est similaire à celui d'un camion après plusieurs nuits agitées par vos ronflements ! Et il n'aura peut-être pas tort, car le son des ronflements peut atteindre 100 décibels – le bruit d'un camion, en effet. Le ronflement peut être provisoire : qui n'a pas ronflé lorsqu'il était enrhumé ? Mais il peut aussi être chronique, voire handicapant lorsqu'il est lié à des apnées du sommeil.
Quels facteurs aggravent le ronflement ?
Tout le monde n'est pas égal face aux ronflements. Ainsi, le ronflement touche davantage les hommes que les femmes. À noter aussi qu'il a tendance à s'aggraver au fur et à mesure que l'on prend de l'âge. Les personnes qui dorment sur le dos ronflent plus que les personnes dormant sur le côté. Boire de l'alcool et prendre certains traitements médicamenteux (tels que des anxiolytiques, des somnifères, des médicaments contre les allergies) affaiblit la tonicité musculaire et contribue par conséquent aux ronflements. Fumer provoque une irritation des voies respiratoires, ce qui empêche l'air de bien circuler – et donc entraîne des ronflements. Certaines anomalies au niveau du nez et du pharynx peuvent accentuer les ronflements, par exemple une déviation nasale. Des infections ou inflammations chroniques (allergies, infections des muqueuses nasales ou des amygdales) au niveau du nez et/ou du pharynx favorisent aussi les ronflements. Être en surpoids ou souffrir d'obésité augmente aussi le risque de ronfler.
Quelles sont les conséquences du ronflement ?
Le ronflement n'est pas anodin. Il peut avoir des conséquences sérieuses sur la santé et affecter les relations sociales. Ainsi, les ronflements gênent à la fois celui qui ronfle et celui qui essaie de trouver le repos à côté. Ils provoquent donc des tensions dans les couples, de la fatigue chronique, de la somnolence diurne, signes d’apnées du sommeil, autant de phénomènes qui peuvent mener à des problèmes professionnels, voire des accidents de la route ou du travail graves.
Comment diminuer les ronflements occasionnels ?
Il est donc essentiel de retrouver un sommeil profond et réparateur en trouvant des solutions pour atténuer les ronflements. Les moyens les plus simples sont liés à l'hygiène de vie : si vous fumez, arrêtez le tabac ; ne buvez plus d'alcool au dîner ; essayez de dormir allongé sur le côté, la tête bien calée sur un oreiller ergonomique ; faites du sport qui favorise les bonnes nuits de sommeil ; autant que faire se peut, perdez du poids si vous êtes en surpoids ; demandez conseil à votre médecin pour alléger ou supprimer les traitements médicamenteux qui augmentent les ronflements. Ces quelques actions peuvent faire la différence et vous permettre de retrouver le sommeil… et par conséquent le bonheur !
Que faire en cas de ronflements chroniques ?
Si, malgré ces quelques mesures, les ronflements persistent et vous empêchent d'avoir des cycles de sommeil réellement réparateur, il est recommandé de consulter un médecin ORL. Après un bilan et un examen détaillé, celui-ci pourra vous conseiller de subir une opération laser sur le voile du palais et la luette pour traiter les troubles qui empêchent le passage de l'air dans vos voies respiratoires. Il peut aussi s'agir de redresser votre nez si vous souffrez d'une déviation de la cloison nasale, ou, chez l’enfant, d'enlever des amygdales ou des végétations. Si le médecin ORL détecte un syndrome d'apnée du sommeil par un enregistrement du sommeil à domicile, d'autres traitements seront mis en œuvre, notamment la PPC ou le laser du voile du palais, sous anesthésie locale, sans douleur per-opératoire, comme chez le dentiste .
Qu'est-ce que l'apnée du sommeil ?
Votre médecin vous dira en effet peut-être que vous souffrez de syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). L'apnée du sommeil, comme son nom l'indique, caractérise des pauses respiratoires ou une réduction du rythme de la respiration pendant que vous êtes endormi. Ces arrêts dans le cycle normal de la respiration sont dus à des encombrements dans les voies respiratoires à l'arrière de la gorge. Ces pauses de 10 à 30 secondes se répètent au minimum cinq fois pour chaque heure de sommeil et peuvent survenir plus de cent fois par nuit. Privé d'oxygène pendant ce temps-là, le cerveau réveille la personne pour qu'elle reprenne sa respiration. Ces micro-réveils sont la plupart du temps inconscients, la personne souffrant d'apnée du sommeil ne se rend pas compte qu'elle s'éveille cinq fois ou plus par heure pour retrouver une respiration normale. Difficile, dans ces conditions, d'avoir des cycles de sommeil normaux…
Comment traiter l'apnée du sommeil ?
À l'heure actuelle, il existe trois moyens pour traiter l'apnée du sommeil. Votre médecin ORL peut vous prescrire le port de gouttières buccales (appelées orthèses d'avancée mandibulaire), qui ont pour objectif d'empêcher la langue de retomber en arrière pendant le sommeil. Comme leur nom l'indique, ces appareils, qui prennent appui sur les dents, font avancer la mâchoire inférieure (la mandibule) et élargissent la cavité à la base de la langue, pour atténuer les vibrations du pharynx. Le port de gouttières n'est possible que si vos dents et vos gencives sont en bon état et sous condition d'un suivi bucco-dentaire régulier.
Une autre solution pour lutter contre l'apnée du sommeil est le laser CO2 qui va désobstruer les voies respiratoires au niveau des cornets, dans le nez, ou le voile du palais, au fond de la gorge, en un quart- d’heure, en ambulatoire.
enfin, une troisième solution est l'utilisation d'un appareil qui va assurer la ventilation nocturne. Pendant la nuit, le dispositif injecte de l'air en surpression dans les voies respiratoires pour éviter leur obstruction. Votre médecin vous parlera alors de PPC, acronyme signifiant "pression positive continue". C'est la méthode utilisée en dernier recours.