Si Napoléon n'avait pas eu d'apnée du sommeil, toute la face du monde aurait été changée !

Epileptique, bipolaire, souffrant d'apnée du sommeil… la santé de l'empereur fait l'objet de nombreuses spéculations.

Il a également donné son nom à un complexe: celui qui décrit l'agressivité des hommes courts.

"Si nous l'avions traité, l'Europe aurait été définitivement différente et peut-être que nous n'aurions pas connu deux guerres mondiales." C'est une quasi-certitude pour le Dr Charles-Henri Chouard, Napoléon souffrait du syndrome d'apnée du sommeil et cela a contribué à la chute de l'Empire. Le chirurgien ORL, qui a travaillé dans les années 1980 au Centre d'exploration des troubles respiratoires du sommeil de l'hôpital Saint-Antoine, développe dans un article complet les éléments évoquant ce diagnostic.

«Napoléon aurait maîtrisé son sommeil, ce qui a contribué à sa réputation de surhomme», écrit-il. Possédant notamment la capacité de réparer très rapidement la fatigue en dormant pendant la journée, un peu et n'importe où, en se réveillant quelques minutes plus tard parfaitement à l'aise. "

L'empereur ne dormit pas beaucoup, mais de manière fractionnée, dans un sommeil polyphasique. «Il se couche à minuit, il se réveille à 3 heures du matin pour réfléchir aux questions les plus délicates, prend un bain chaud et se recouche à 5 heures», écrit Jean Tulard, historien spécialiste de Napoléon dans son livre Napoléon ou le Mythe du Sauveur.

Même s'il en profite, il souffre de multiples réveils: «Souvent réveillé plusieurs fois par nuit sans que la clarté de ses idées n'en soit affectée, il apprécie au contraire la présence d'esprit après minuit», écrit Chardigny, un autre historien. Mais avec l'âge, l'empereur présente de plus en plus de somnolence. «Le sommeil, qu'il maîtrisait jusque-là, l'avait maîtrisé à son tour», écrit son ministre et médecin Antoine Chaptal dans Mes souvenirs sur Napoléon.

Plusieurs anecdotes rapportées par ses biographes évoquent une somnolence de plus en plus importante. Reclus de fatigue, Napoléon s'assoupit au Conseil d'État d'Elchingen. En 1805, il s'endormit sur une chaise devant ses généraux permanents à Leipzig. Et c'est l'explosion du pont qui le réveilla dans son fauteuil en 1813. Considérée au départ comme une simple distraction, cette somnolence alarma ses proches en 1812, à tel point que certains évoquèrent même l'épilepsie.

"Certaines erreurs tactiques auraient été évitées"
"Au cours des dernières années de sa vie, Napoléon, qui a beaucoup grandi, a accumulé des erreurs, jusqu'à envahir la Russie en défiant le général Winter, le plus redoutable des militaires." Dans son livre La santé psychique de ceux qui ont fait le monde, le Dr Patrick Lemoine, psychiatre et médecin du sommeil, se penche sur plusieurs personnages historiques de Jules César à Charles de Gaulle.

"Est-ce dû à l'aggravation de la somnolence diurne, à la fatigue, qui dérange son jugement?" Tous ces symptômes font partie d'un syndrome d'apnée du sommeil », dit-il. «Au lieu d'un verre de limonade, c'est désormais un verre de café dont j'en ressens le besoin», disait l'empereur en 1812. «Les apnéistes recherchent des stimulants pour les aider à combattre. La somnolence, qui malheureusement ne les aide pas beaucoup à rester éveillé, mais les rend anxieux avec des palpitations », analyse le Dr Lemoine.

«Quand on examine ses portraits de profil, on remarque un cou un peu court, une rétrognathie [menton en arrière], écrit le Dr Lemoine. Cela est évident sur le buste de l'Empereur aux lauriers de Bartolini et incontestablement sur son masque mortuaire. »Enfin, il note une déviation de la cloison nasale, autant d'éléments favorisant les obstructions et donc les apnées.

Le Dr Charles-Henri Chouard conclut que si Napoléon avait été traité pour ce syndrome d'apnée du sommeil comme on le fait aujourd'hui, «certaines erreurs tactiques auraient été évitées et le retrait de la Russie n'aurait peut-être jamais eu lieu. […] Il aurait sûrement aidé. créer une Europe unie et peut-être que cela nous aurait sauvé les deux guerres mondiales », s'aventure-t-il.

Si nous avions dû traiter aujourd'hui le ronflement ou l'apnée de Napoléon, son palais mou aurait pu être traité avec un laser CO2, en une simple séance de 15 minutes, indolore, sous anesthésie locale, comme une simple consultation dentaire.

La petite opération consiste à faire une petite tranchée médiane au milieu de la luette, sans conséquence pour parler ou avaler après; Il aurait pu retourner à ses conseils de guerre sans problème en quelques heures. Cinq heures plus tard, il aurait eu une petite douleur d'angine traitée avec des analgésiques pendant les jours suivants.

Une autre solution aurait été de placer une sorte de prothèse dentaire appelée orthèse d'avancement mandibulaire, pour faire avancer la langue et également réduire le ronflement et l'apnée.

A la fin de sa vie, devant une forme sévère d'apnée du sommeil, le traitement par ventilation spontanée (masque respiratoire qui favorise l'entrée d'air dans la bouche) est plus utile pour protéger des apnées du sommeil.