Si vous souffrez de longues pauses respiratoires nocturnes, presque imperceptibles mais vous causant une grande fatigue, cela peut être causé par un relâchement du pharynx, qui bloque l'apport d'air. C'est un problème grave qui doit être résolu.
L'obstruction volontaire de l'air dans les poumons, comme le font les plongeurs en apnée, est une chose. C’en est un autre moyen de s’arrêter de respirer inconsciemment en dormant. L'apnée du sommeil se manifeste par des arrêts soudains de la respiration qui durent entre dix et trente secondes ou plus. Chaque fois que l'air manque, il se produit un micro-réveil, trop court pour être senti, mais qui affecte profondément le sommeil.
Pharynx obstrué
Dans la majorité des cas, c'est dans la gorge que réside le problème, en particulier dans le pharynx. Lorsque cet organe s'effondre ou rétrécit, il est difficile de laisser passer l'air. Bien que la plupart de nos voies respiratoires soient protégées par des structures, le pharynx n’est pas renforcé. Lorsque nous dormons, nos muscles se détendent et ne parviennent pas à garder les voies aériennes supérieures ouvertes. L'aspiration d'air dans les poumons produit alors un phénomène d'aspiration qui rapproche les parois de cet élément en forme de tuyau. Le flux d’air qui a du mal à s’écouler est accompagné d’un ronflement très caractéristique: ce ronflement s’arrête pendant l’apnée, puis il redevient très sonore lorsque la respiration reprend.
Tout ce qui bloque le pharynx peut gêner la respiration. Il peut s'agir d'amygdales volumineuses, comme c'est souvent le cas chez les enfants. Ou trop de mâchoire trop en arrière, la rétrognathie, qui repousse la langue. Ou une accumulation de graisse dans le cou due à un excès de poids. De plus, dormir sur le dos repousse la langue vers l'arrière de la bouche et favorise les épisodes d'apnée. Quant à la consommation d'alcool, d'opiacés ou de certains médicaments, elle peut également favoriser l'apnée en raison d'un effet relaxant sur les muscles.
Impacts et solutions
En provoquant de multiples micro-réveils pendant la nuit, les fragments d'apnée du sommeil et perturbent grandement sa qualité. Mais ce trouble favorise également l'apparition de diverses maladies. Les arrêts de la respiration provoquent une sensation d'étouffement qui provoque une grande tension pour le corps. Immédiatement, le corps réagit en produisant de l'adrénaline en réponse au stress. Cette hormone accélère le rythme cardiaque et augmente la pression artérielle. L'hypertension augmente éventuellement le risque d'accident vasculaire cérébral, d'insuffisance cardiaque et de crise cardiaque. En générant des phénomènes tels que le stress et une diminution de l'apport en oxygène dans le corps, l'apnée favorise également divers troubles métaboliques, tels que le diabète, une impuissance sexuelle, un risque d’AVC voire de maladie d’Alzheimer.
Pour éviter ces risques, aucun médicament, à l'exception des dispositifs PPC que le patient porte pendant la nuit, de l’orthèse ou du traitement laser, permettent de reprendre une respiration régulière. Ce sont des appareils PPC (pression positive continue des voies respiratoires). Ce sont en fait une sorte de masques connectés à un compresseur. Ils insufflent de l'air dans la gorge, ce qui a pour effet d'ouvrir le pharynx.
Une autre solution est l’orthèse, une gouttière qui fait avancer la mâchoire inférieure et la langue pour libérer le pharynx. L'apnée survient surtout quand on dort sur le dos, certains appareils sont conçus pour empêcher le dormeur d'adopter cette position.
Le laser sur le voile du palais, chez l’adulte, réalisé en ambulatoire par un ORL, sans douleur per-opératoire, ou la chirurgie des amygdales et des végétations, chez l’enfant, sont généralement suffisant pour dégager les voies respiratoires et traiter les apnées.
Adapté de Anouk Pernet,
J’ai envie de comprendre… Le sommeil, de Elisabeth Gordon, en collaboration avec Raphaël Heinzer & José Haba-Rubio, Editions Planète Santé, 2016.